Des pelles mécaniques à peine voilées par une longue bâche qui balaie en noir et blanc le centenaire du club. Samedi soir encore, à l’occasion du match opposant le SCO à Montpellier, c’est la toile de fond qui fera face aux spectateurs et caméras de télévision en lieu et place de la tribune Saint-Léonard.
La présence des engins de chantier, en action depuis le 23 janvier, a mis fin à un début d’inquiétude : le remplacement de l’ancienne structure tubulaire, qui devait démarrer à la fin de la précédente saison de Ligue 1, est bel et bien sur les rails.
Toutes les interrogations n’ont pas été levées pour autant. Le club professionnel a communiqué en effet a minima dans ce dossier : le 31 mai lors de la signature du bail emphytéotique, par lequel la Ville d’Angers lui confie la gestion du stade jusqu’en 2053, puis le 2 mai 2019 à l’occasion de la présentation du maillot officiel.
Pour Saïd Chabane, en pleine tourmente judiciaire depuis le 5 février, l’opération est pourtant décisive : le président investit près de 20 millions d’euros pour poursuivre la modernisation du stade et l’installer dans la cour des grands.
ALÉA DE CHANTIER
C’est après la validation du permis de construire, le 2 août 2019, qu’un premier contretemps est apparu. De nouvelles études géotechniques ont révélé des remontées d’eau jusqu’à 1,5 mètre au-dessus du parking souterrain. Pour éviter des travaux de cuvelage et un surcoût proche du million d’euros, le maître d’ouvrage a préféré modifier son projet en se privant du sous-sol.
Les conséquences sont mineures, rassure-t-il : la cinquantaine de places de stationnement réservées aux joueurs, au staff et aux officiels seront repositionnées en surface, dans l’emprise du projet, et la capacité d’un des deux auditoriums, aménagés à chaque extrémité du bâtiment, passera de 250 à 240 places.
Quant au calendrier, il reste à ce jour inchangé : livraison pour le début de la saison 2021-2022. Un nouveau clin d’œil à l’histoire : le SCO a joué pour la première fois dans cette enceinte en 1921. Raté en revanche pour accueillir le championnat d’Europe des moins de 21 ans. La phase finale de la prochaine édition a été confiée à la Hongrie et la Slovénie.
PLUS DENSE, PLUS CLAIR
Grâce à la nouvelle tribune Saint-Léonard, Raymond-Kopa passera de 17 487 à 18 883 places, ce qui en fera le 14e des 20 stades de Ligue 1. Ses 4 974 places seront ainsi réparties : 1562 au premier étage, 2138 au second, 395 dans chaque virage, le reste dans les loges.
Le confort visuel des spectateurs sera amélioré : les pylônes disparaîtront du paysage, remplacés par des leds accrochées en rive de toit sur les quatre tribunes. Cette technologie sera plus économe, moins gênante pour les riverains et plus performante que les projecteurs actuels : l’éclairement lumineux passera de 1500 à 2300 lux. Un niveau de qualité conforme aux normes des diffuseurs et des instances internationales.
À L’ANGLAISE
C’est la vision que partagent Saïd Chabane et l’architecte angevin Bruno Huet depuis l’agrandissement de la tribune latérale Colombier financé par la Ville (cinq millions d’euros) il y a deux ans : reproduire à Raymond-Kopa l’atmosphère si particulière des stades anglais, avec des publics qui portent leur équipe.
« La morphologie du stade s’y prête bien », estime l’architecte qui s’est inspiré du stade londonien de Fulham mais plus encore de celui de la Juventus de Turin (41 000 places), ce prestigieux club italien avec lequel le SCO partage déjà le maillot rayé noir et blanc…
La reconstruction de la tribune Saint-Léonard donnera l’occasion de rapprocher l’aire de jeu de la tribune Jean-Bouin, débarrassée du tunnel d’accès des joueurs. Les premiers rangs des deux tribunes principales viendront ainsi lécher la ligne de touche, à moins de cinq mètres.
À l’image de la Premier League, les joueurs et staff se mêleront aux spectateurs en s’asseyant dans leur box, en bas des gradins, au-dessus du couloir par lequel les acteurs pénétreront sur la pelouse.